Nouvelle courte présentée à un concours d'écriture

Nouvelle courte présentée à un concours d'écriture

Cette nouvelle, de deux pages, a été écrite dans le cadre d'un concours d'écriture. Elle n'a pas été primée et n'est pas la mieux "finalisée", mais elle respecte les consignes et reprend certains caractéristiques de mon style d'écriture.

Règlement: 

Concours d'écriture de la ville de Senlis (60).

Écrivez un texte court (maximum 2 pages) commençant par l'une des cinq phrases proposées:

1. Comme si j'avais le temps de déambuler comme ça ...

2. Je lui avais donné rendez-vous au musée, devant la tête de l'homme barbu

3. Incroyable! Tout s'est transformé ici, et moi aussi ...

4. Il était une fois à Senlis ...

5 . Je flânais rue du Chat-Haret quand ...

Il doit comporter obligatoirement les mots: cerise / souvenir / crabe/ amour/ peur / oreille.

Je lui avais donné rendez-vous au musée, devant la tête de l’homme barbu… Stressée à l’idée de le revoir, je fis quelques pas à travers la salle d’exposition avant de revenir à mon point de départ. Fixant la tête de l’homme barbu, j’eus une sensation de déjà vu. Ce visage me rappelait quelqu’un, mais qui ?

Alors que je cherchais la réponse dans mon esprit, une voix grave et sensuelle me susurra à l’oreille :

- Désolé de t’avoir fait attendre si longtemps !

Cette voix, cette phrase, … ça y est je sais ce que me rappelle cette figure ! Me retournant, je me retrouvai à quelques centimètres à peine de ses lèvres, celles que j’avais tant désirées, que j’avais tant aimées embrasser. Le souffle court, le cœur battant, je mis un moment avant de  pouvoir parler. La tête encore dans les nuages, je lui répondis :

- Sais-tu à quoi me fait penser la tête de l’homme barbu ?

Il se retourna vers l’œuvre qu’il scruta pendant quelques secondes.

- Au vieillard qui nous avait couru après parce qu’on avait volé une malheureuse cerise dans son champ ! S’exclama-t-il en me faisant un clin d’œil plein de malice.

- Oh … euh non. Je voulais … bafouillais-je, sentant mes joues s’empourprer.

- Oh tu veux parler de cette fois où,... Notre première fois, me provoqua-t-il en pressant son corps contre le mien.

 Il était mon grand amour ! Je tremblais d'excitation à l'évocation du souvenir de nos ébats dans ce champ, et du propriétaire qui nous y surpris. Sentant son souffle dans mon cou, je me laissais allée à lui, notre désir. Nos bouches se frôlent quand les lumières s’éteignirent laissant place à un brouillard épais. Surpris, nous observions la galerie Moyen-Âge. Nous étions seuls. Aucune silhouette ne se dessinait à travers cette brume épaisse et sous les lumières de l’éclairage de secours. Plus aucun bruit ne nous parvenait, comme si tous les visiteurs s’étaient éclipsés par magie.

Aucun bruit ? Enfin si un étrange cliquetis.

- Tu entends ? Demandais-je à mon ami.

Nous cherchions du regard l’origine de ce son. Balayant le sol, je vis une masse difforme se rapprocher à ma droite. Je sursautai et poussai un cri de panique.

- N’aies pas peur je suis prés de toi, me dit mon compagnon en me serrant dans ses bras.

- Qu’est-ce que, … commençai-je en lui désignant la forme qui se rapprochait de nous.

- On dirait un crabe, ses yeux se plissèrent pour mieux distinguer l’intrus.

- Un crabe géant tu veux dire ! Il doit faire un bon 80 cm, articulai-je en reculant.

Comme pour affirmer mes propos, la silhouette s’arrêta à trois mètres de nous et leva ce qui semblait être une de ses pinces qu’elle fit claquer.

- Il faut sortir d’ici tout de suite, paniquais-je.

Me prenant par la main, nous nous lancions dans une course chaotique bousculant les œuvres d’art que nous distinguions mal dans l’obscurité. Le claquement des pattes du crabe se faisant plus rapide et plus proche de nous. Il ne nous restait que quelques mètres à parcourir pour atteindre l’accueil …

- COUPÉ ! On la garde !

Les lumières se rallumèrent, le voyant rouge de la caméra s’éteignit, et le metteur en scène vint à nous pour nous féliciter de cette bonne prise.