Parmi tous tes personnages, quelle est l'histoire d'amour pour laquelle tu as eu (ou a) le plus de plaisir à écrire?
Comment arrives-tu à être aussi juste quand tu évoques des choses propres aux femmes ? Comme la grossesse, ou toutes les émotions que seul une femme peut ressentir ?
Je ne sais pas
^^. Je suis bel et bien un homme (et pour enlever tous les doutes qui
pourraient peser, j’en suis très fier et satisfait ^^). En ce qui concerne la
grossesse, j’ai passé de longs mois à étudier le processus (et les différents
scénarios). J’ai enquêté auprès de femmes ayant eu un voire des enfants. J’ai
lu pas mal d’articles, contacté un médecin en la matière et j’ai voulu faire
quelque chose de proche de la réalité tout en le rendant… vampirique.
Ensuite, comment
j’arrive à être aussi juste ? Je ne sais pas. Je pense que ma sensibilité
exacerbée est plus proche de la sensibilité d’une femme, du coup, c’est plus
aisé. Ceci étant dit, c’est aussi un choix car je préfère nettement lire une
histoire du point de vue d’une femme, à cause/grâce au côté sentimental,
émotionnel.
G comme "Gays"
Les éditions Valentina comprennent une collection de romans "Gays" (Vangelis), serait-ce dans tes projets d'en écrire un?
J’en
ai écrit un il y a peu de temps car « La Damnation de l’Ange » est
une histoire d’amour entre deux hommes : un Ange de la Mort et un mortel.
Ceci
étant dit, il ne sera pas publié par les Editions Valentina mais en
auto-édition en fin d’année donc on ne peut pas dire qu’il sera dans la
collection Vangélis.
J’ai
longtemps hésité à écrire un roman gay parce que, plus jeune, je sortais pas
mal dans le milieu gay toulousain et quand je disais que j’écrivais des
histoires (et plus tard, des romans) on me disait directement « tu écris
des romans gays ? » et ça m’a un peu crispé au début. Donc j’ai pas
voulu en écrire, par pur esprit de contradiction, pendant un moment. Mais
voilà, j’en ai finalement écrit un.
H comme "habitudes"
Quelles sont tes habitudes d'écriture? (Lieux, heures, objets,...)
Je n’ai pas
particulièrement d’habitudes. Je dirais surtout que je me retrouve avec le
désir d’écriture à partir de minuit tous les soirs. Pas avant. Je suis
incapable d’écrire en journée. Il y a trop d’activités autour de moi, trop de
gens qui font du bruit. La nuit, je peux le sentir, c’est calme. Donc j’écris
la nuit, dans mon bureau, avec de la musique dans les oreilles, tous mes
papiers, blocs notes etc.. à mes côtés et je suis lancé pour des heures.
I comme "Idée"
Comment t'aies venu l'idée d'écrire
Les Mémoires du Dernier Cycle ?
A la base,
j’inventais un univers pour une professeure d’histoire qui aurait été un
vampire. Elle aurait passionné ses élèves parce qu’elle aurait vécu beaucoup
des faits qu’elle tenterait d’expliquer et d’apprendre. Puis finalement, j’ai
été un peu abandonné par cette idée, mais j’ai continué à travailler sur cet
univers, sans avoir la moindre histoire ni le moindre personnage à y mettre.
Un jour, on m’a
lancé un défi d’écrire une histoire. Je l’ai fait, mais je suis sorti des clous
très rapidement pour me lancer sur ma propre idée et le premier tome de Selena
était là. L’univers n’a eu de cesse, ces dernières années, de se complexifier
encore. Si bien que je pourrais écrire une bonne vingtaine de bouquins (saga
principale, sagas dérivées, spin-off et romans dérivés inclus).
Aujourd’hui, je
vis avec cette saga que j’affectionne vraiment. J’espère qu’elle finira par
rencontrer, un jour, un public plus vaste encore et qu’elle plaira, ou continuera
à plaire.
J comme "Jeux de pouvoir"?
Cette nouvelle saga marque un changement car il s'agit ici de Fantasy et non plus de Fantastiques comme tes autres romans. Trouves-tu plus compliqué d'écrire un roman Fantasy que Fantastique?
Cette histoire me trotte
depuis plusieurs années dans l’esprit. Mais comme toujours, dans mon processus
créatif, je l’ai mis à l’épreuve du temps. J’ai attendu, d’abord d’être prêt.
Pour moi, la fantasy est d’abord un challenge. Ecrire de la fantasy revient à
oublier toutes les règles qui régissent notre monde. Il faut être capable, à
mon sens, d’en inventer un autre, un vrai. Quelque chose qui pourrait exister,
quelque chose de différent de notre monde, mais pourtant que l’on arrive à
intégrer facilement. Une fois que je fus prêt, je voulais laisser à mes
personnages le temps de grandir eux aussi. Je voulais être sûr qu’ils seraient
tels que je les imaginais.
A côté de cela, il
fallait aussi que le projet de base mûrisse. Il fallait que l’histoire soit
prête… et c’est le point qui a mis le plus de temps. Pour la petite info, à la
base, une île s’appelait « l’île Raïza »… ce qui peut donc vous faire
comprendre que j’avais commencé à penser à cet univers avant même de créer le
personnage de Raïza dans les Mémoires du Dernier Cycle.
Pour moi, écrire de la
fantasy est plus compliqué en effet. Plus compliqué et en même temps… plus
agréable. Justement parce que je me suis senti plus libre de mes actes. C’est
souvent le cas lors d’un premier tome, mais dans cet univers-là, c’était encore
plus fort. Je pouvais créer exactement ce que je voulais. Il n’y avait aucun
élément de comparaison sur lequel le lecteur pourrait se reposer pour dire
« c’est pas logique ! ». Parce que, si ! C’est
logique ! J’ai imaginé mon univers de A à Z tel que je le voulais.
Je stresse beaucoup à
l’approche de la sortie de « La Chute d’Elroniel », parce que ce
challenge a été très intense et parce que j’ai attendu longtemps avant de me
lancer dans cette écriture. D’après mes beta-lecteurs, c’est largement réussi.
J’espère que le lecteur pensera pareil.
K comme "kilomètres"
Toi qui gère les Éditions Valentina, tu dois avoir une petite idée des destinations des livres achetés. Quel est le plus loin qu'un de tes romans ait été ?
Bonne question !
Le Canada, les Etats-Unis. Une fois en Chine aussi (bonjour les frais de
port !). Mais ce qui m’a fait le plus sourire c’est quand un pote pilote a
pris une photo de Selena Rosa dans le cockpit d’un avion ^^
L comme "Livre"
Quelques petits conseils pour les
écrivains"amateurs", quelle est pour toi la recette d'un bon livre?
Je suis incapable de
répondre à cette question. Il y a bon livre et bon livre pour moi. Le premier
est celui que l’on veut partager, réellement. On écrit ce qui marche, ce que
les gens veulent lire. Et dans ce cas, on tombe pile sur ce qui est demandé, le
bouquin marche super, c’est la fête ! Le second, c’est celui qui aura pris
longtemps, des années. Souvent, la mode est passé et le bouquin ne peut plus
surfer sur cela (notamment les Mémoires… les vampires ne sont plus trop
« cools » mais tant pis). Cependant, ce second type est celui que je
préfère. Parce que je préfère écrire ce que j’ai envie, ce que je désire plutôt
que d’écrire ce que les gens attendent. Tant pis si je vends moins… au moins,
c’est ce qui me plaira.
Le seul conseil que je
donne, c’est d’écrire pour se faire plaisir. Il faut en avoir envie, dans ses
tripes.
M comme "Modèle"
Quelques auteurs t'inspirent? As-tu des "modèles"?
J.K.Rowling
m’inspire. Elle m’inspire humainement parlant. Le cheminement de sa vie est
très encourageant. Elle me prouve qu’on peut revenir de très très loin. Et
c’est un espoir important. Elle a aussi beaucoup de talent et de générosité.
Ensuite,
techniquement parlant, celle qui m’inspire le plus, c’est Fiona McIntosh. Une
maîtresse de la fantasy, à mon sens. Elle m’aide, sans le savoir ^^, à
peaufiner mon style en fantasy et m’offre de merveilleuses lectures avec ses
œuvres.
N comme "Noms"
Delandria, Eowaril, Isundel, Belaldor, Raïza, Lydvack, Idrina, Evanah, ... comment choisis-tu les noms de tes personnages?
Ahaha…
Dans mon imagination ? Cela vous convient comme réponse ? J’invente
des noms à partir de sonorités qui me plaisent ou de prénoms déjà existants. En
fantasy…. J’invente.
O comme "Ombres"
Qu'Aimes-tu particulièrement dans le fait de travailler sur des personnages ténébreux ou qui ont une part d'ombre?
J’aime
les âmes sombres et torturées. J’aime beaucoup me plonger dans la tête de
personnages qui n’ont aucun scrupule à faire le mal. C’est très différent de ce
qu’on a dans la tête car – et c’est normal – nous nous fixons nous-même de
certaines limites d’éthiques et de respect des autres. Mais les personnages
ténébreux et qui ont une part d’ombre n’ont pas ces problèmes là et c’est
tellement agréable pour un auteur de supprimer toutes ces barrières.
P comme "Playlist"
Quelle a été ta playlist pour "
La Chute d'Elroniel"?
J’ai écrit ce
roman quasiment exclusivement en écoutant le REQUIEM de Mozart (quelques
morceaux d’abord et puis tout l’album).
Q comme "Quotidien"
Au quotidien comment fais-tu pour gérer l'écriture de tes manuscrits, les Éditions, la communication (dont ton site, ta page, et ceux des éditions) et ta vie personnelle?
Je ne dors plus
^^ Je plaisante, mais je n’en suis pas très loin pour être tout à fait honnête.
Je ne dors que 4 ou 5h maxi par nuits.
R comme "Rédaction"
Comment procèdes-tu pour la rédaction de tes romans? Tu travailles par chapitre, par idée? Tu fais un plan ou tu écris directement? Tapes-tu directement à l'ordinateur ou as-tu un carnet de notes?
Ça dépend
vraiment des projets, des univers et de ce que j’ai envie de faire. La plupart
du temps, j’ai un point de départ et un point d’arrivée. Pour certains, je ne
sais tout simplement pas ce qui se passera entre le début et la fin. C’était le
cas pour Selena Rosa 1, pour la Damnation de l’Ange également. Ce que je sais,
c’est que j’ai des plans, soit par chapitres, soit par bouquins. Ce sont
surtout des lignes directrices, des idées « importantes ». Parfois ce
n’est qu’un mot, un sentiment, quelque chose qui doit apparaître à un moment ou
à un autre.
J’écris mes
romans chapitre après chapitre, dans l’ordre et au fur et à mesure que
l’histoire se construit. Pour Jeux de Pouvoir, ce fut très différent. J’ai
passé des années à réfléchir à ce que serait l’histoire, du coup, j’avais un
peu moins de marge de manœuvre sur son déroulement.
Enfin, je
n’écris jamais sur papier. Je n’écris que sur ordinateur. Bien sûr, j’ai plein
de papiers, de fiches de notes, mais aucune phrase n’est écrite en dehors de
mon logiciel de traitement de textes. C’est mon petit rituel.
Cependant, et je
crois que certains auront envie de venir me cambrioler (je ne citerai pas de
noms, elles se reconnaîtront), j’ai actuellement, sur mon bureau, une petite
chemise cartonnée contenant cinq feuilles noircies à l’encre. Il s’agit du plan
ultra détaillé du tout dernier tome des Mémoires du Dernier Cycle,
« Selena Rosa – le Temps des Adieux »…
S comme "Style"
As-tu un style ou un schéma particulier, qui t'est propre? Un sujet de prédilection?
Je parle de la mort
dans chacun de mes romans. C’est un sujet qui me tient beaucoup à cœur. En ce
qui concerne le style, je crois que le lectorat est plus apte que pour moi à le
mentionner. Pour moi, j’écris comme je dois écrire… Comme tout jeune auteur,
j’ai mes lacunes mais j’ai soif d’apprendre et j’espère que je m’améliorerai
toute ma vie.
T comme "territoire"
Allons-nous avoir une carte pour se repérer dans
Jeux de pouvoir ?
Effectivement.
Réalisée avec soin et talent par Tiphs Art (qui a aussi créée la couverture du
roman), elle a été insérée dans l’ouvrage. Elle permettra au lecteur de
s’orienter. Par contre, elle ne détaille pas chaque point du territoire, pour
des raisons de suspens, principalement.
U comme "Ultérieur"
Comment gères-tu les retours en arrière dans un roman? Comment fais-tu pour rester cohérent? As-tu des documents annexes avec une "carte d'identité" détaillé de chaque personnage, leur histoire de la naissance à la mort?
Oh oui ! J’ai,
pour les Mémoires du Dernier Cycle, 4 porte-documents pleins de notes, de
fiches, d’infos, d’annexes, de cartes, de schémas, etc…qui me permettent de
rester cohérent entre les différents tomes. Entre les retours en arrière, les
bonds en avant dans le temps, je me complique réellement la vie dans la saga
des Mémoires. Mais je me débrouille pour ne pas me tromper. Et puis j’évolue
depuis tellement longtemps dans cet univers, que c’est un peu devenu naturel.
En ce qui concerne les
personnages, j’ai effectivement des « cartes d’identité » plus ou
moins détaillées en fonction du personnage. Son physique, son caractère,
son/ses pouvoirs, son passé, son présent et ce que je prévois plus tard pour
lui. Je connais le futur de la majeure partie de mes personnages, et cela même
si je ne le dirais jamais dans la saga puisqu’elle se terminera en 2016 avec le
dernier tome. Mais c’est important de savoir tout ça, d’après moi.
V comme "Valentina"
Ces derniers temps, les Éditions Valentina ont de plus en plus de succès (eh oui même les fans s'en rendent compte ;) ) T'attendais-tu a cela ? Comment le vis tu ?
Pas du
tout ! Je pensais même que nous resterions dans notre coin. Ce
« succès » est très bien, mais il m’effraie un peu, c’est vrai.
D’abord parce que du coup, les gens oublient que nous ne sommes qu’une petite
structure. Nous n’avons pas les moyens des moyennes maisons d’édition (et
encore moins des grandes) et nous ne souhaitons pas du tout rivaliser avec
elles. Nous sommes d’abord animés par une envie de partage avant toute chose.
Et par moment, les lecteurs l’oublient. C’est génial car cela donne une
meilleure chance aux auteurs de Valentina, mais c’est aussi frustrant car nous
aimerions faire plus. Nous aimerions être présents sur plusieurs salons chaque
année, mais nos moyens financiers ou matériels nous en empêche et nous rappellent
que nous ne sommes qu’une petite maison d’édition. Certes nos auteurs sont
géniaux tous autant qu’ils sont, certes nous tâchons de faire au mieux et
soignons au maximum toutes les phases d’édition, mais Valentina reste une
petite ME.
Et puis, ce
n’est pas mon travail à temps plein. J’ai un boulot à côté, nous faisons ça
bénévolement, sur notre temps libre et ce n’est pas toujours facile de tout
concilier. Notamment lorsque l’on écrit et qu’on essaie de fonder une famille.
W comme "Westley"
Peux tu
nous parler un peu de l'homme qui se cache derrière l'auteur?
Sujet
épineux ! Je n’existe pas en fait ^^
Non, plus
sérieusement, l’homme qui se cache derrière l’auteur… il est assez renfermé,
plutôt timide, un grand – très grand – stressé. Il se remet constamment en
question et doute beaucoup. Il ne croit pas une minute en ce qu’il écrit et
doit souvent être poussé. Il a peur.
X comme "Xann"